Marc Lavoine entame une gigantesque tournée qui se terminera le 28 juin 2013 au Palais des Sports de Paris à 20h00. Le chanteur nous offre depuis bientôt trois décennies, des airs empreints de douceur. En attendant la sortie sur les écrans du « Cœur des hommes 3 » sans Gérard Darmon mais avec Eric Elmosnino, je suis allée l’écouter à l’Olympia.
20h40 pétante, un écran diffuse les images de son dernier clip « J’ai vu la lumière » : une proposition de voyage à laquelle il est impossible de résister. Marc Lavoine fend l’image pour apparaître vêtu d’un jean noir, d’une chemise bleue marine et d’une veste de smoking presque cousue sur lui. Les femmes attendent, fiévreuses, le mythique « Yeux revolvers » (titre dû à une expression que sa mère utilisait…). Elles hurlent « T’es beau », « On t’aime » et les hommes… eux... suivent mais ravis, ils applaudissent. Seulement, Marc Lavoine ça n’est pas qu’une gueule, c’est aussi trente ans de carrière avec une évolution ascendante. Là, réside l’exploit ! Il ne s’est jamais trahi et poursuit avec ce dixième album, « Je descends du singe » sa réflexion remplie de questions existentielles auxquelles il a la courtoisie de nous épargner des réponses toutes faites.
Ce concert était élégant, juste et écrit. Ca fait du bien ! J’ai eu le sentiment de sortir d’une projection cinéma tant la place de l’image y était grande. Sans nuire à la réalisation musicale, elles étaient complémentaires. Le chanteur est acteur. Il permet ainsi de ne pas l’oublier.
La foule, saisie, entonne timidement avec lui durant la première heure, tous ses standards mais dès que le désormais célèbre titre « Je descends du singe » s’annonce, tout l’Olympia se lève et se précipite vers la scène. Toutes formes de retenues finiront aux chiottes pour danser et chanter de plus en plus fort avec l’interprète. C’est à ce moment que la soirée prend un tout autre rythme. C’est exprès ! Crescendo.
Une ambiance qui n’empêche jamais de rencontrer des tubes ornés de fêlures, d’obsessions sincères et de charmes. « Balade pour Michelle », chanson composée pour sa mère défunte, ne cherche pas à jouer sur la sensibilité. C’est avec pudeur que Marc Lavoine évoque les drames de sa vie. En aucun cas otage, on ne peut qu’écouter en se laissant bercer.
Moments acoustiques ou de pur rock « Le monde est tellement con », le plaisir reste entier et me rappelle qu’en 1983, j’étais déjà cliente. Belle mutation pour un chanteur qui a vu beaucoup de ses confrères ne pas résister au temps. C’est certainement dû à une attitude généreuse et humaine puisqu’il suit depuis vingt ans, les jeunes autistes du journal Le Papotin. Mais, aussi, à des mélodies et des paroles positives écrites par Christophe Casanave.
Marc Lavoine, un anti-chacun pour soi…
YJ