JAMES ABINGER, LE PATRON DE A-MUSIC ET CREATEUR MOTIVE, INVENTE LA MUSIQUE DE NOS PROGRAMMES TV.

Par
Yasmina Jaafar
11 février 2014

James Abinger, le fondateur de A-Music, éditeur de musique pour les programmes télévisuels répond à la Ruche Média pour expliquer un métier mal connu du grand public. A quelques jours des Victoires de la Musique 2014, nous avons souhaité donner la parole à ce créateur déterminé.

Explications :

Qu’est-ce qu’A-Music et comment vous est venue l’idée de la création de cette société ?

A-Music est le représentant exclusif pour Audio Network en France, Monaco et Luxembourg depuis sa création en 2005. Nous intervenons à ce titre auprès des producteurs audiovisuels en leur proposant notre catalogue de musique d’illustration. Nos clients sont autant des sociétés de production télévisuelles que des agences de publicité, des producteurs de films institutionnels ou web ou encore des éditeurs de jeux vidéo. En ce qui concerne Audio Network, tout a commencé en 2001. Andrew Sunnucks et Robert Hurst – anciens  directeurs de Boosey & Hawkes, le plus ancien éditeur musical du Royaume Uni, ont su remarquer les changements du secteur, notamment avec les formats audiovisuels qui se multipliaient et la demande croissante de musique d’illustration : ils ont ainsi souhaité y apporter une réponse plus pertinente que celle proposée jusqu’alors.

A l’inverse des autres éditeurs, Audio Network a été construit autour d’un modèle tarifaire « low-cost » tout en conservant une proposition musicale de très haute qualité en proposant en plus un service compréhensif des besoins du secteur audiovisuel. C’est pourquoi tout notre catalogue est pré-autorisé pour une utilisation sur tous les supports et dans le monde entier, et pour une durée illimitée. Pour la première fois, les producteurs audiovisuels accédaient à l’ensemble des droits nécessaires pour faire vivre leurs productions et cela pour un coût limité. Au départ, le service n’était disponible qu’au Royaume Uni mais au vu de la réponse très positive des producteurs, lancer le service à l’international a rapidement été le prochain défi.  La France a alors été identifiée comme un marché clé et ainsi le service A-Music a vu le jour en 2005.

Quels sont vos concurrents ?

 Le secteur de la musique d’illustration en France est très varié. Les principaux acteurs sont Universal Publishing Music et Parigo, mais il y a également plus de 100 plus petites librairies musicales en France qui se spécialisent selon les genres musicaux, allant de la world music à la chanson française. Dans ce contexte là nous nous positionnons différemment des autres acteurs en proposant notamment un modèle économique unique. Ce dernier permet aux producteurs d’utiliser notre catalogue en illimité, c’est-à-dire en mettant autant de musiques qu’ils le souhaitent sur leurs productions, tout en bénéficiant de nos licences pré-autorisées pour une diffusion dans le monde entier, sur tous les supports et pour une durée illimitée - et cela à partir de 295€. Bien entendu les producteurs sont attentifs à cette économie, mais nous faisons attention à ne pas être apparenté à une librairie «  low-cost » en mettant un point d’honneur sur la qualité des œuvres Audio Network que nous proposons. Audio Network a en effet des partenariats avec les plus beaux studios d’enregistrement dont un lien particulier avec les studios Abbey Road et l’Orchestre Philharmonique Royal de Londres avec lesquels plusieurs œuvres de notre catalogue sont régulièrement enregistrées. La force de notre catalogue est renforcée par la créativité des 450 compositeurs et musiciens internationaux qui collaborent au catalogue et l’enrichissent de près de 20 nouveaux albums chaque mois.

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Pour nous, c’est une vraie fierté de présenter chaque mois à nos clients autant de nouveautés, tout en étant sûrs que ces derniers albums correspondent toujours aux critères de haute qualité fixé par Audio Network.

 Quelle est votre stratégie de développement en France ?

La France est l’un des territoires le plus croissant pour Audio Network à l’international. En ce sens, nous souhaitons perpétuer le succès d’Audio Network à l’international au sein du marché français. Le marché de la télévision française est légèrement différent que celui du marché britannique. Traditionnellement, les productions étaient plus locales et moins portées vers l’international. Cependant, la production audiovisuelle française se tourne de plus en plus vers l’export, ce qui créée donc un vrai besoin en musique de haute qualité, pré-autorisée pour une diffusion dans le monde entier. A l’heure actuelle, nous sommes la seule librairie musicale à offrir des droits aussi complets et nous comptons ainsi encourager l’utilisation de notre catalogue par les producteurs français. C’est en nous appuyant sur ce modèle économique en adéquation avec le développement du marché audiovisuel et le talent de notre équipe que nous pouvons avoir l’ambition de devenir la librairie musicale dominante en France.

Quels programmes phares français ont déjà utilisé vos musiques ?

Nous travaillons avec de nombreuses sociétés de productions spécialisées dans la télévision, que ce soit du programme de flux, des fictions, des documentaires…Vous avez pu entendre notre musique sur les programmes comme "Top Chef", "Tellement Vrai", "Ma maison est la plus originale", "Epiceries Fines", "Toussaint L’Ouverture", "Soda", "Cut!", ou encore le documentaire "Le Plus Beau Pays du Monde" diffusé en début d’année sur France2, et la liste n’est bien sûr pas exhaustive. Nous avons également plusieurs références de programmes d’abord produits au Royaume Uni puis rediffusés en France comme "Top Gear" ou "Ramsay’s Kitchen Nightmare".

Comment expliquez-vous que les médias ne parlent pas assez de votre activité ?

Nous avions l’habitude de dire que A-Music était le secret le mieux gardé du monde audiovisuel français. Seulement notre secret est devenu de plus en plus connu notamment grâce au bouche à oreille et aux réseaux sociaux. A-Music a reçu plusieurs articles dans la presse française et au Royaume Uni (Les Echos, The Financial Times, French Radio London) lorsque l’entreprise a remporté le prix de l’innovation de la Chambre de Commerce Franco Britannique en novembre 2012. Cependant, pour les journalistes spécialisés dans l’audiovisuel il est toujours difficile de trouver une place pour la musique d’illustration. La presse des médias ne couvre pas la musique utilisée dans les médias et la presse musicale se concentre sur les labels commerciaux. Au Royaume Uni, Audio Network a néanmoins obtenu une couverture régulière de ses activités, notamment par C21Media qui reportaient leur présence au MIPTV et MIPCOM à Cannes. Audio Network est également apparu dans plusieurs presses internationales dont le Financial Times au vu de son impressionnante performance financière. L’entreprise a par ailleurs remporté le Queen’s Award à deux reprises, une première fois pour l’innovation et la seconde dans la catégorie commerce internationale, et figuré au classement Deloitte Technology Fast 500 EMEA ces 3 dernières années.

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Quel est votre parcours personnel ?

J’ai auparavant travaillé dans différents secteurs entre l’Europe et les Etats Unis.  Je suis devenu un éditeur de magazine à Londres et notamment lancé plusieurs titres dans le domaine de l’internet et des télécoms. J’ai déménagé en France en 1999 et continué de représenter des éditeurs anglais en Europe jusqu’à ce que l’émergence rapide de Internet m’encourage à rechercher à investir dans une entreprise de type start-up. J’ai créé A-Music en 2005. Andrew Sunnucks, le fondateur d’Audio Network, m’a invité à représenter son entreprise sur le marché français car je parlais français et connaissait bien le pays. Je suis un violoncelliste amateur et j’ai une passion pour la musique classique depuis mon enfance. Avec 20 ans d’expérience dans la vente, j’étais convaincu qu’il y avait un énorme potentiel pour Audio Network sur ce marché clé qu’est la France. Neuf ans après avoir lancé A-Music, je me considère très privilégié de travailler avec une entreprise couronnée de succès dans le secteur passionnant qu’est la musique digitale.

Votre plus beau souvenir ou anecdote avec un client ?

Un client Lyonnais, Muriel Barra de Lato Sensu Productions, avait produit une série documentaire pour Ushuaia TV “les Artisans du Changement”. La série traitait de communautés locales dans les pays en développement qui contribuaient à la conservation de leur environnement. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes lors de l’avant-première au siège de l’Unesco à Paris, notamment Nicolas Hulot et Yann Artus Bertrand. J’étais très fier des commentaires des producteurs à la fin de la séance qui ont porté notamment sur l’inspiration que leur avaient apportée les musiques fournies par A-Music. Un autre client sur Paris, Marie Drogue de MDAM, avait choisi A-Music pour illustrer son documentaire Empreintes : Daniel Auteuil, quelques jours avec lui pour France5. J’étais très heureux alors de rencontrer Daniel Auteuil en personne, un acteur pour lequel j’ai une grande admiration depuis l’avoir découvert dans Jean de Florette et Manon des Sources de Claude Berri il y a presque 30 ans. C’est un des grands avantages de ce métier, il nous permet d’accompagner de beaux projets, ambitieux et créatifs portés par des producteurs dynamiques et c’est pour nous un plaisir de leur apporter un service musical qui répond à leurs attentes et leurs exigences et permet à leurs productions d’aller plus loin.

Yasmina Jaafar

Photo : A-Music

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