"POUR UNE FEMME" : DIANE KURYS TOUT SIMPLEMENT...

Par
Yasmina Jaafar
4 juillet 2013

"Pour une femme", ça commence par une affiche soignée. Ça se poursuit par une œuvre émouvante blindée de sincérité. Diane Kurys offre là un pan de sa vie avec simplicité. La réalisatrice de "Diabolo menthe", de "Coup de foudre" et de "La Baule-les-Pins" n'a pas toujours eu que de films de haut vol à son actif mais force est de constater qu'avec ce nouveau long métrage, elle procède à un coup de maître ! Il semble donc qu'elle n'est jamais aussi intéressante que quand elle lâche prise et se raconte pudiquement.

L'histoire est simple : une jeune femme (sa mère) se retrouve coincée entre deux amours : son mari et son beau frère. Le premier l'a sauvée des camps alors que le deuxième arrive inopinément dans sa vie comme revenu d'entre les morts. C'est le coup de foudre. Comme si elle s'était trompée d'homme, comme si la guerre avait contrarié cet amour là. Le seul qui devait être. Mais "Pour une femme", c'est aussi et avant tout l'histoire d'un secret de famille. Sylvie Testud, qui incarne Diane Kurys brillamment, découvre à la mort de sa mère une photo d'un oncle dont on ne lui a jamais parlé. Surprise puis curieuse, elle va enquêter au nom de sa vérité.

Impossible d'en dire davantage sans décapiter la fin du film ainsi que les différents rebondissements. La trame est fiévreusement enlevée : la cinéaste ne nous lâche jamais. Refusant même de nous abandonner, elle parvient à faire de son histoire, la nôtre. On imagine la somme de travail qu'il a fallut pour que les décors, accessoires, costumes, ambiances soient aussi proche de la réalité. Le jeu d'acteurs de premier plan (Nicolas Duvauchelle, Benoît Magimel, Mélanie Thierry, Clotilde Hesmes, Julie Ferrier et Denis Podalydès) sonne juste et les phrases ne sont jamais sèches. Le spectateur reste coi comme c'est souvent le cas lorsque qu'il s'agit de secrets de famille... En somme, ça nous traverse.

Nous avons pu le constater avec le succès du film tiré du best-seller "Un secret" de Philippe Grimbert, porté à l'écran par Claude Miller (sorti en salle le 3 octobre 2007) avec Patrick Bruel et Cécile de France.

1947 est l'année "décor" de ces deux films : les mêmes causes créaient les mêmes effets. L'après-guerre semble être un terrain de jeu pour les artistes et réalisateurs. La période trouble et crasse est telle que les imaginations bouillonnent, des vérités éclatent et les anomalies sont interrogées.

"Les parents disparaissent. Il ne nous reste plus que quelques vieilles photos et des questions sans réponse".

Après un mois de juin très faible en qualité, "Pour une femme" est la jolie surprise de ce début juillet.

Yasmina Jaafar

© David Koskas / Alexandre Films – Rise films - France 3 Cinéma – Rhone Alpes Cinéma – New Light Films

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