Être réactionnaire ne signifie pas être cramponné au passé ! Dans « réactionnaire » il y a « réaction », l’idée d’un acte, d’une force en œuvre… Ma motivation ? À force d’entendre des propos bêtifiants sur l’âge d’or des Trente Glorieuses, et d’observer les visages défaits de la jeunesse, je me suis dit qu’un petit euphorisant s’imposait.
Non. Les temps, je le répète, ont toujours été hostiles, et le pessimisme accompagne logiquement cette hostilité, c’est une attitude saine, à condition qu’elle soit contrebalancée par l’enthousiasme et l’envie d’agir de certains, même peu nombreux. Nous avons cependant peut-être plus de mal avec la crise, les attentats, le chômage etc. à admettre ce qui va bien aujourd’hui.
La libération sexuelle a fait des ravages. MST ou peines de cœur, je veux surtout lutter contre une autre idée préconçue, selon laquelle au lit aussi, tout était mieux avant.
L’âge d’or est un mythe. Cela entraîne deux choses : 1) Il n’existe pas. 2) Mais on peut continuer à le chercher, à l’espérer. Et pour ce faire : agir. Agir pour le futur. Le dernier chapitre de mon livre s’y emploie, en donnant des idées d’innovations à la fois simples et audacieuses pour façonner l’avenir autrement.
Non, nous payons surtout le prix de notre propre inconséquence, de notre léthargie. Sur le plan écologique en particulier.
Céline est un maître, mais comment résister à l’ivresse de Baudelaire…
Pour revenir à votre précédente question, je parlerai à travers Baudelaire… :
« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve ».
Allez, vous reprendrez bien une petite bière ? En terrasse, entre amis, des rêves et des projets plein la tête : c’est cela, la joie de vivre.
Yasmina Jaafar