J'ai voulu mettre en avant les entrepreneurs qui ont un impact sur la société et l'environnement. Ce qui est intéressant c'est le projet et le modèle économique d'une entreprise. Ils doivent être viables et reproductibles. C'est important de dénicher des solutions et détecter l'innovation.
En septembre 2013, nous avions vendu un projet d'émission mais il est vrai que c'était un peu trop tôt. La société ne s'emparait pas de ces sujets comme aujourd'hui. Donc nous l'avons transformé en chronique. J'allais à la rencontre des gens, je les retrouvais sur leur terrain pour mieux comprendre leurs enjeux. Puis en 2015, j'ai compris qu'il y avait réellement matière à poursuivre et forte du prix Reporter d'Espoirs, j'ai proposé que la chronique se fasse en plateau car la matinale s'était étoffée. J'avais moins de temps pour aller me balader. (rire)
Oui, comme j'avais la matinale du vendredi au dimanche et que j'en avais la rédaction en chef, j'ai voulu, en fonction de l'actualité, inviter les novateurs un peu partout. J'ai reçu par exemple Cyril Dion, ou Pocheco, une entreprise du nord qui est totalement en économie circulaire... Ils ne sont pas spécialement connus mais ils ont une idée forte et fédératrice.
Rien en se perd, rien ne se jette ! On ne peut plus produire comme avant. On réutilise tout. Quant à l'économie sociale et solidaire, elle est tenue par une loi. Il faut un agrément et ça implique une gouvernance sociale et démocratique, des écarts de salaires qui vont de 1 à 5... mais depuis quelques années je vois que les entrepreneurs ont besoin de sens. L'argent ne suffit plus, ils veulent répondre à des enjeux sociaux d'où l'émergence d'un grand nombre de start-up sociale.
Non ! Ce qui me plaît dans cette aventure, c'est de voir qu'il y a des acteurs qui y croient et qui ne baissent pas les bras. Anne Hidalgo parle beaucoup des "CIVIC TECH" et a indiqué qu'il y en aurait une à Paris (Civic Hall). Il y a la Présidentielle dans un an, les entrepreneurs ont envie de prendre le sujet à bras le corps. C'est vivifiant. Toutes ces actions montrent qu'il y a de l'énergie dans ce pays.
Je ne vois pas trop ce sujet traité sur les autres chaînes, c'est vrai. BFM Business (et c'est bien normal puisque l'économie fait partie de leur ADN ) s'est lancée depuis un moment sur cette idée mais c'est encore mince sur le reste des diffuseurs.
En fait, nous sommes à la croisée des chemins. On se demande vraiment s'il faut en faire un programme ou alors le mettre sur l'ensemble de la grille. On se plaint souvent que le journalisme est anxiogène alors que nous aurions ici, la possibilité d'avoir un programme positive qui offre des solutions.... Je suis partagée...
J'y suis depuis 10 ans. J'ai fait du reportage, de la rédaction en chef. Ensuite, j'ai évolué vers le service Eco, le service Etranger... j'étais à différents endroits, là où le besoin se faisait sentir. J'ai appris beaucoup. Enfin, je suis à la présentation de la matinale depuis 5 ans. LCI est une chaîne où l'évolution est possible. La grille de la rentrée est en train d'être bouclée. Nous inventons un tout nouvel LCI, puisque c'est une renaissance.
On a triplé les audiences ! De 0.2 ,on est passé à 1% le week-end. C'est une très bonne nouvelle, ça veut dire qu'il y avait de l'attente et de la place pour une autre chaîne info. On va mettre beaucoup d'image, de nouveaux visages et une émission sur la diversité.
Yasmina Jaafar