France (Fanny Ardant) est une bourgeoise parisienne remplie de bonnes intentions faussement compatissantes et un peu seule depuis le départ de son fils aux États-Unis. Elle décide d'accueillir un jeune réfugié afghan chez elle malgré les réticences de son entourage. A son contact, elle s'humanise. Reza (Nawid Elham) est traumatisé par les conflits qui détruisent son pays et l'éloignement de sa famille amplifie la douleur. Il n'a qu'un seul objectif : passé le concours de Science-Po Havre pour aider ses concitoyens.
Benoît Cohen adapte au cinéma l'histoire vraie de sa mère, racontée dans son livre "Mohammad, ma mère et moi" (Flammarion 2018). Si l'histoire n'était pas réelle, tout contribuerait à annoncer qu'il s'agit d'une fable utopique lancée sur grand écran à l'approche des fêtes mais il n'en est rien.
Le film est réussi car il traite avec complexité d'un sujet délicat : Que perd-on quand on donne ? Le film n'a rien de naïf. Bien au contraire, il dépose une humanité et une réalité sur ces vies brisées qui tentent de construire ailleurs non sans errements.
Aujourd'hui au cinéma, jour historique où le RN et la majorité présidentielle doivent s'entendre sur le projet de la loi sur l'immigration...