Elsa Zylberstein nous fait vivre les dernières heures de la vie de l'actrice Natalie Wood. Adaptée du livre de Géraldine Maillet, la pièce "Splendour" laisse un souvenir mitigé. L'actrice est mémorable. Elle enfile la peau d'une Madame Wood sur le déclin. Une femme blessée, ivre, nymphomane, droguée et avide de bonheur auprès d'un homme parfois cinique, toujours cinglant : Robert Wagner.
L'action se passe sur le bateau Splendour. Une dispute extraordinaire explose entre les époux et... l'amant Christopher Walken. Un trio infernal qui va mener à la mort de la vedette hollywoodienne. Suicide ou accident ? En 2014, le doute reste entier.
Un texte laconique servi par une actrice exceptionnelle. Heureusement ! Elsa Zylberstein, grande amoureuse de Meryl Streep, donne de sa personne pour nous cueillir. Elle y parvient grâce à une énergie folle et un talent pur. Une femme entière qui aime les destins tragiques.
Natalie Wood était passionnée, dangereuse surtout pour elle-même. La pièce tente d'entrer dans les méandres d'une noyée qui revisite sa vie. Cris, pleurs, regrets, castings ratés, rejets perpétuels, mère cinglée et apitoiement inondent le public. Dommage que le tout ne nous enivre qu'à moitié. Pendant que la reine de La fureur de vivre ou de West side story se noie, le 29 novembre 1981, au large de l'île de Santa Catalina (Californie), nous, nous attendons l'émotion et l'empathie.
Géraldine Maillet a commi un texte parfois trop larmoyant pour laisser place à la pureté des sentiments. Mais les fans d'Elsa Zylberstein ne seront pas déçus de la voir seule en scène et dans tous ses états !
La phrase : "On a deux vies. Le deuxième commence quand on prend conscience qu'on en a qu'une".
"Splendour" au théâtre de Paris jusqu'au 31 décembre 2014.
Yasmina Jaafar